inspiration, expiration, flexion extension, planté du baton

Histoire de relancer le topic

A la mémoire de Magritte

Vous n'avez pas remarqué cet homme. C'est certain. Mais il apparaît sur toutes les photos, au deuxième plan, le dos tourné. Toutes les photos? Non, seulement celles des grandes catastrophes. Il était là lors du crash de l'Hindenburg, il était là lors du lancement du Titanic...

Toujours habillé impeccablement, net malgré le tumulte autour de lui, on l'a vu ouvrir une seule fois son parapluie. C'était le 11 septembre 2001...

Qui est-il ? Lui même ne le sait sans doute pas.

Dans une rue sombre, une nuit ou vous êtes un peu éméché, Vous vous êtes simplement éloignés du groupe pour, dirons-nous, satisfaire dame nature qui se manifeste en réponse aux bières dont vous vous êtes, tantôt empli la panse.
Vous remarquez, un peu plus loin, un morceau de caillou que l'on qualifiera d'amusant, tant par sa forme que son éclats, d'une couleur dont vous ne sauriez, du fait de la boisson sans doute, décrire.
Deux autres de ces pierres gisent sur la rue pavée, à l'abandon. Vous les prenez dans votre poche et vous en allez, la vessie légère, rejoindre vos compagnons.


La nuit se poursuit, vidant votre portefeuille alors que votre sang s'enrichit, et vous voila privé de monnaie, incapable de finir dignement la soirée.
Fouillant dans votre poche, vous en retirez trois objets que vous étalez devant un tenancier décontenancé.
Jouant la comédie d'une ivresse éxagérée, vous lui confiez les tenirs de votre grand oncle, une sorte de bijoux de famille... Les lui céder serait hors de question, leurs valeurs vous donnerais crédits à dix ans d'ivresse dans cet établissement.
Le fin limier qu'il est a tôt fait de vous offrir de vous achever afin d'en récupérer au moins une, ce à quoi il y parvient facilement.

La soirée se termine, et votre groupe s'en va, cahin caha, sur des sentiers tanguant sous les pas indécis de vos carcasses avinées. Une charmante de vos alcoolyte vous aborde dans le but avoué de vous subtiliser une des deux pierres qui vous reste, vous ne résistez ni à la tentation de sa chaire, ni à celle de perdre un de ces caillous qui vous tiédissent la poche plus que de raison.

La soirée se termine, et vous emportez votre dernière pierre, ainsi que la demoiselle, laquelle ne tarde pas à vous faire faux bon et à rejoindre ses pénates.


Le lendemain matin...

là murg murg je dois dire que tu m'intrigue. Continue s'il te plaît.

Wouah... Pour que tu dise que je t'intrigue, je dois être sacrèment inspiré...

Enfin, je continue (Stephen devrais déjà voir de quoi il peut s'agir...)

La lendemain matin, vous vous reveillez la bouche pâteuse, le cerveau embrumé de rêves vagues qui semblent vous poursuivre jusque dans l'éveil. Sur votre table de nuit, la pierre lui faiblement dans la lumière tamisée de votre chambre à couché. Le soleil s'est déjà levé depuis longtemps, mais les stores tiré vous préservent d'un réveil trop brutal. Vous vous saisissez de lapierre et décidez, sous le coup de l'inspiration de la placer dans l'aquarium de l'entrée, tout en vous promettant de la faire bientôt analyser, des fois qu'il s'agirait de minerais radioactif... Mais qu'est-ce qu'un tel minerais viendrais faire en ville? Vous balayez la question, l'effet rendu est vraiment charmant.

Vous sortez vous changer les idées. Le soleil dissipe le flou dans lequel vous vous trainez depuis ce matin et votre ventre parvient enfin à se faire entendre... Il est midi et vous avez faim. Vous allez manger au restaurant, rien qui ne mérite le détour, vos papilles sont encore anesthésiées par l'alcool d'hier soir... Après le repas, un café bien serré, suivi d'un autre plus corsé achève de vous réveiller.
Dans la rue, les oiseaux chantent, et le soleil fait éclater les couleurs d'un monde en éveil. Le printemps touche à sa fin, fini les brumes et la pluie froide, c'est l'été qui arrive.
Perdu dans vos contemplations, vous rentrez dans un jeune demoiselle, vous excusez et reprennez votre route. Une autre vous rentre dedans, pensive, elle ne s'excuse même pas, c'est votre collègue. Celle qui a la deuxième pierre. Vous la saisissez délicatement par le bras, lui proposez d'aller boire un verre, elle accepte, tout sourire et vous passez l'après-midi à vous rapprocher... La soirée s'achève chez elle, ou elle vous montre la manière dont elle a arrangé la pierre, entre les racines d'un de ses bonsaïs, elle lui un peu plus que la votre de ce matin, quoique elle soit plus petite. Elle est profondèment enfoncée dans la terre, et semble même légèrement recouverte de mousse. Un peu jaloux de l'effet rendu, vous vous contentez d'un "Magnifique" sans argumenter. Vous arrangerez la votre demain, pour l'instant il s'agit de passer un moment agrèable... Les détails sont inutiles, la soirée suit sont cours, comme il convient chez des jeunes gens plein de vigueur et d'entrain, baignés dans la douce lueur qui inonde la pièce d'éclats moirés.
Vous finissez par vous endormir, après maintes caresses, d'un sommeil lourd ou vous ratrappent les rêves de la nuit précédente. Des rêve d'espaces, traversés sur les ailes d'une comête, de murmures étranges qui vous sont soufflés au creux de l'oreille. Vous vous agrippez à vos deux compagnons, priant pour que s'achève le voyage...

Lorsque vous vous réveillez, il fait jour, votre amie est levée, vous la suivez d'un pas lourd. Le sommeil vous suit, vous titubez jusqu'à la salle de bain ou vous vous affalez sur le bord de la baignoire. Elle se lave les dents, vous constatez qu'elle a des marques sur les épaules et sur le torse. Vous possèdez les mêmes.
"Je crois qu'on a fait un cauchemard... plaisante-t-elle. En tout cas, je ne pense pas qu'on se soit fais ça hier soir, pendant que..." Elle s'arrête, souriant d'un air absent, les yeux dans le vague.
-Bon, moi je dois aller voir ma famille... tu as dix minutes pour te doucher, si tu veux et après on y va. Désolé, mais on a fais les marmottes.
Vous marmonnez un "je me doucherais chez moi" et recupérez vos habits éparpillés dans la chambre.

Le ciel est clair, dehors. Mais vous avez hâte de rentrer chez vous, de vous réfugier dans votre bibliothèque, de vous reposer...
Dans l'aquarium, rien n'a bougé, vous arrangez la pierre afin de rendre au tout un aspect un peu plus artistique. Le sommeil vous appel, et vous finissez par vous endormir dans le bain, lorsque des cris stridents, presque des hurlements vous sortent de votre torpeur aquatique. Vous jaillissez de votre baignoire afin de déterminer l'origine des sons, mais tout est calme. Vos rêves vous ont joués un vilain tour et il ne reste qu'à essuyer l'eau qui dégouline sur le parquet avant qu'elle ne se fasse absorber entre les lattes. Dans l'aquarium, un poisson mort flotte le ventre à l'air. Vous vous en occupez et notez dans votre agenda d'appeler bientôt les services sanitaire afin de faire expertiser la pierre. La journée semble se passer dans un demi sommeil. La soirée finit tôt et vous vous abandonnez à la torpeur, voyagez dans un sommeil sans rêve. Le lendemain est lundi. La semaine se passe, morne de routine et insipide. Le soleil brille sur des journées entrecoupées de passages nuageux. Vous revoyez votre collègue au bureau, elle semble fatiguée, elle fait des heures sup'. Vous attendez le week-end pour vous retrouver.

Vendredi...

Ah je ne sais pas pour Stephen mais moi je crois avoir reconnu de quoi il s'agit.

hé hé hé... Le style est nul, mais dans l'idée, ça devrait être affilié (de loin) à du Lovecraft...

C'est marrant, ça me fait pensez à un de ces "Livres dont vous êtes le héros". Si vous faites expertiser la pierre, allez au numéro 27. Si vous attendez de voir tous vos poissons crever le bide à l'air, allez au numéro 13.

Ouaich, alors, je change de style...

Donc, le héros (dont on ne sait pas le nom, je vais quand même pas tout me taper tout seul) arrive en fin de semaine et tous ses poissons flotent, le bide à l'air, sauf un qui semble particulièrement bien adapté et finis de me convaincre que la pierre n'était pas dangereuse.
De toute façon, déjà à ce moment, je passais plus de temps à regarder ma pierre qu'à m'occuper du ménage ou de la cuisine. Il faut dire que sa beauté était envoûtante, magnétisante comme l'eût été un phare pour un papillon de nuit. Les brumes emplissaient mon esprit, mais en la contemplant, mes idées devenaient claires, toutes les questions que je me posaient disparaissaient. Bref, j'étais sur un petit nuage...

Pendant le week-end, je retournai voir Sophie (c'était elle qui avait l'autre pierre). Elle n'était pas chez elle, lorsque je sonnais et un appel, quelques heures plus tard, m'apprit qu'elle voulait dormir et ne plus voir personne pour la journée. Toutefois, elle était disponible en soirée... Nous n'avions qu'à nous retrouver dans le bar de la semaine précédente.
A peine avais-je racroché que je me retrouvais devant l'édifice, mes pas machinaux m'y avaient emmenés sans que j'en aie conscience.

J'entrais...

Dites-moi, connaissez-vous Mr Albert Lawin?

Il a sa boutique entre la 3ème et la 4ème avenue, dans un petite rue adjacente, un peu poussièreuse, mais tellement pittoresque...
Vous ne voyez vraiment pas? Mais si, vous savez, on y trouve de tout, un bric à brac rempli de petits trésors, des livres de tout les horizons, la plupart écrits dans des langues étrangères. J'ai même le souvenir d'un de ces livres écrit en code, c'est vous dire, il datait du milieu du XVIIème siècle.

Si vous y êtes déjà allé, vous ne pouvez pas avoir oublié la tête de ce cher Mr Lawin... Tout recourbé derrière ses lunettes rondes, ses cheveux blanc lui tombant sur les épaules, ils m'ont toujours fait penser à une cascade... Allez savoir pourquoi, peut être à cause de son rire, ou de toute sa personne, qui possède ce côté rebondissant, altier, toujours prêt à s'élancer...

Il faudra vraiment que je vous y amène, un jour ou l'autre, surtout dans l'arrière boutique. Vous verriez ça... Ah! Il n'y a rien qui manque, des petits objets biscornus qui ont appartenus, jadis, à quelque petit chamane aux grands livres mythiques... Ceux qu'on ne trouve plus que dans l'esprit de quelques auteurs de fantastiques dérangés...

Vraiment, il faudra que vous veniez voir ce brave A. Lawin...

Je marche, dans un océan de nuit... Des choses, froides et visqueuses glissent sur moi, mon visages, mes bras tendus. Des caresses qui passent, sans faire attention à moi. J'avance, à tâtons, mes pieds s'enfoncent dans la vase et d'autres choses viennent à ma rencontre, se réveillent sur mon passage, sortent du sol et passent sur mes mollets, mes cuisses, avant de lâcher prise...

Je ne vois rien, perdu dans les ténêbres. Je me contente d'avancer sans savoir vers quoi je vais. Car je me dirige vers quelque chose, quelque chose qui m'attend, qui s'impatiente de me voir arriver. Je ne vois rien, je ne sens rien, je ne possède rien d'autre que ces caresses qui me gêlent.

Et soudain, C'est là, ça se dresse devant moi, comme une évidence. Une faible lueur verdâtre éclaire des portes cyclopéennes. Deux portes, abandonnées au fond d'un gouffre engloutit. Deux colonnes les encadrent, elles sont en basalte massif, taillées d'un bloc. Les gonds sont faits de fer, et sous la mince couche de rouille se révéle le métal brillant, elles pourraient tourner d'un simple souffle. Elles sont faites de bois rare, et des entrelacs de métaux précieux les décorent.

Ce qui m'attend est derrière, il gronde d'impatience. Je m'avance vers les portes et tout disparaît. Rien ne subsiste devant moi que ces deux portes, immobiles au milieu de l'espace et du temps, immuable, éternelles. Le grondement se fait menaçant et une tempête se lêve dans mon esprit.

D'habitude, je m'enfuis à ce moment et ce qui flottait dans l'eau se met à me lacérer, des bras jaillissent de la vase et tentent de m'entrainer dans les abysses. Je me débat, mais rien n'y fait... Et je me réveille en même temps que deux choses flasques m'ensèrrent le cou et commencent à y planter des crocs dans un bruit de succion.
Enfin, d'habitude, ça se passe comme ça, parce que hier... J'ai dépassé ma peur... Mon Dieu, pourquoi ne me suis-je pas immolé? Pourquoi ai-je dût réver de cela? Car c'était bien un rêve, n'est-ce pas? Rien de réel, je veux dire, de tangible, ne pourrais se rapporter à ça, n'est-ce pas???
Depuis hier, j'ai des visions, même en plein jour, j'entend des voix, je vois des ombres passer devant mes yeux et s'effacer dans les angles de batisses qui n'existent pas. J'aperçois des silhouettes se glisser discrètement sous des porches qui ne sont qu'illusion...

Je me demande si je ne devrais pas en finir, qu'en dites vous?

Le psychanalyste n'en disait rien, il ne dirait plus jamais rien. Une goutte de sang perlait à ses lèvres...

oula glauque glauque


kekisepasse?

Euh, dans l'idée que ça pourrait être un début de scénar pour du Cthulhu, c'est normal, non?


Et puis, c'est pas si horrible, ou bien? Hein?

ah un scenar cthulhu, logique...

j'ai pas dit horrible j'ai dit glauque

Sinon, je pensais à un truc:
Si jamais, pendant une partie, vous (Mojos) vous désiriez exhiber un artefact (petite boîte, petit livre, petit caillou etc) vous pouvez me demander, j'ai un "stock" d'objet un peu bizarres qui pourraient servir d'artefact...

Y'a qu'à demander...

M'étonne pas...

ça veut dire quoi, ça???